Le weekend inaugural de Lausanne Jardins 2019 a été assez rocambolesque. Les équipes sont venues d'un peu partout pour présenter leurs jardins, au cours de deux visites guidées, qui ont attiré beaucoup de monde. La deuxième s'est terminée un peu abruptement sur fond d'apocalypse, quand la tempête s'est abattue sur Lausanne, dispersant les visiteurs plus efficacement qu'un jet anti-émeute à haute pression. Tout le monde aux abris !
C'est là que le programme a pris une tournure plus underground, avec le rapatriement des discours et des festivités dans un des passages souterrains de Saint-François. Ceux qui ont été creusés en 1980 et revendiquent fièrement leur appartenance à cette décennie, à coup de néons et de linoléum. D'escalators aussi : une estrade parfaite pour le Pichette Klezmer Band qui a fait danser les survivants sous la lumière blafarde, avant de les ramener en cortège trémoussant à la surface, au premier rayon de soleil – tel un sextet de joueurs de flûte de Hamelin. La fin du monde n'ayant pas tout à fait eu lieu, la fête a pu investir la promenade Derrière-Bourg, pour une belle soirée animée, entre deux tas de grêlons.
Comme pour tout lendemain d'apocalypse ratée, c'est un temps radieux qui a accueilli dimanche les visiteurs à l'orangerie du Service des parcs et domaines de la Ville de Lausanne pour l'inauguration de l'exposition de « Gilles Clément : Toujours la vie invente ». L'espiègle jardinier planétaire réalise une des installations de Lausanne Jardins 2019 : Le cadran solaire de la taupe, qui nous apprend que même le petit mammifère à des horaires assez stricts. A voir le long de notre parcours, qui, malgré les éléments déchaînés, à vaillamment tenu le coup.